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THÉÂTRE FRANÇAIS

il portait le n°100, et qui se trouve aujourd’hui dans la Bibliothèque du Roi, sous le n° 1139.

Ce manuscrit, sur vélin, de format petit in-4°, contient en tout 255 feuillets. C’est un composé de divers ouvrages écrits en différents temps, et par des mains différentes; mais il parait que ces morceaux ont été réunis et reliés ensemble dès le commencement du xiiie siècle, car on trouve çà et là, sur les blancs des différents morceaux du manuscrit, des passages d’une autre écriture que le corps de ces morceaux, et dans laquelle on a cru reconnaître celle de Bernard Ithier, archiviste de Saint-Martial au commencement du xiiie siècle ; cependant, comme le premier fascicule de ce précieux volume contient (fol. 2-4) la prose de saint François, qui a pour auteur le pape Grégoire IX, et que ce pontife, élu le 19 mars 1227, mourut le 20 août 1241, l’on peut croire que la transcription de la prose n’a eu lieu dans ce volume qu’après la mort de Grégoire, et qu’ainsi le manuscrit 1159 n’a été établi que dans la seconde moitié du xiiie siècle.

La plus grande partie du manuscrit contient des morceaux de liturgie et divers chants d’église, tous accompagnés de la notation musicale. Quelques-uns de ces morceaux paraissent avoir été écrits dans le xiiie siècle, d’autres dans le xiie. Mais la portion la plus curieuse a été, suivant toutes les apparences, écrite dans le xie, et même dans la première moitié du xe siècle.

Elle commence au folio 52 du manuscrit, et va jusqu’au folio 118 inclusivement; comme le premier feuillet de cette portion ne porte rien qui indique un commencement, ni le dernier rien qui indique une fin, on doit la regarder comme un fragment de quelque autre manuscrit plus ancien.

Depuis le folio 52 jusqu’au 84 ou 85, l’écriture est certainement la même ; à partir du folio 85 jusqu’à la fin, quoique très-semblable, pour la forme des caractères, à celle de la première portion du manuscrit, elle est sensiblement plus grosse ; il semble toutefois que ce soit la même : c’est du moins une écriture à peu près du même temps, sauf quelques feuillets sur lesquels il se trouvait des blancs, qui ont été remplis par une main beaucoup moins ancienne.

La pièce suivante commence au folio 52 recto, et va jusqu’au folio 58, dont elle ne prend que les quatre premières lignes. La notice, qui est à la tête du manuscrit, désigne ainsi la portion du volume où se trouve la pièce en question, et cette pièce elle-même « Fol.52. Varii cantus scripti xi sæculo, inter quos quidam sunt comici et epistolæ farsitæ. »

Les cinq ou six pièces qui précèdent celle dont il s’agit, semblent n’avoir avec elle aucune liaison.

Ces pièces sont :


Versus Se. Marie, en langue vulgaire.


Aliut versus.


Jerusalem mirabilis,
Urbs beatior aliis,
Quam permanens obtabilis,
Gaudentibus te angelis, etc.


Versus (1re strophe).


Resonemus hoc natali
Quantu quodam speciali :
Deus, ortu temporali,
De secreto virginali
Processit hodie.
Cessant argumenta perfidie ;
Magnum quidem sacramentum !
Mundi factor fit ficmentum
Sumens carnis indumentum
Ut conferat adjumentum
Humano generi ;
Cetus inde mirantur superi


Versus (strophe unique).


Congaudeat Ecclesia
Pro hec sacra sollempnia,
Et gaudet cum leticia,
Leta ducat tripudia ;
Ergo gaude gaudio,
Juvenilis contio,
Ac de patris solio,
Virginis in gremio
Christo Dei filio nato,
Nova puerperio facto
Gaudeat homo (ter).