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THÉÂTRE FRANÇAIS
AU MOYEN-ÂGE
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LES VIERGES SAGES ET LES VIERGES FOLLES.


NOTICE.

Le premier qui ait fait mention de ce mystère, qui nous semble être du xie siècle, et le plus ancien, comme le seul dans lequel on retrouve des parties en langue vulgaire, est l’abbé Lebeuf, qui en parle ainsi : « … Les écrivains du xi. Siècle et des deux suivants, profitant de l’invention des Sequences et Proses de l’Église, firent plusieurs pièces profanes rimées. Les manuscrits de toutes les grandes bibliotheques sont pleins de ces anciennes pièces, la plûpart sur des sujets pieux. On y voit souvent des Tragédies en rimes latines. Duboulay fait mention de celle de Sainte Catherine à l’an 1146. On peut voir ailleurs celles de l’Abbaye de Saint Benoît. Dans celle de Saint Martial de Limoges sous le Roy Henry I. Virgile se trouve associé avec les Prophetes qui viennent à l’adoration du Messie nouveau né, et il mêle sa voix pour chanter un long Benedicamus rimé par lequel finit la pièce[1]. »

Plus tard, M. Raynouard en publia des extraits dans son Choix des poésies originales des troubadours, t. II, p. 139-145. Nous n’avons cru pouvoir mieux faire que de reproduire la traduction qu’il a donnée des passages en langue d’oc qui se font remarquer dans cette pièce, et qui nous ont déterminés à la placer en entier à la tête de notre recueil.

Elle est tirée d’un manuscrit provenant de l’abbaye de Saint-Martial en Auvergne, où

  1. Dissertations sur l’Histoire ecclésiastique et civile de Paris, etc., t. II, à Paris, rue Saint-Jacques, chez Lambert et Durand, M.DCC.XLI, in-12, p. 65. Il y a en note deux renvois au Mercure de France, le second desquels est faux.