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les commandemens que les différentes parties de la fortification doivent avoir les unes sur les autres, afin qu’elles contribuent toutes, de la manière la plus efficace, à leur défense réciproque. Ensuite, pour faire l’application de ces principes au cas où le terrain qui environne la place présenteroit quelque hauteur dont l’assiégeant pourroit profiter, et de laquelle il faudroit que la fortification fût défilée, il ne reste plus qu’une considération nouvelle. S’il n’y a qu’une seule hauteur, on choisit dans la place deux points par lesquels on conçoit un plan tangent à la hauteur de laquelle on veut se défiler : ce plan tangent se nomme plan de défilement ; et l’on donne à toutes les parties de la fortification le même relief au-dessus du plan de défilement, qu’elles auroient eu au-dessus du plan horizontal, si le terrain eût été de niveau : par là elles ont les unes sur les autres, et toutes ensemble sur la hauteur voisine, le même commandement que sur un terrain horizontal ; et la fortification a les mêmes avantages que dans le premier cas. Quant au choix des deux points par lesquels doit passer le plan de défilement, il doit satisfaire aux deux conditions suivantes : 1o. que l’angle formé par le plan avec l’horizon soit le plus petit possible, afin que les terre-pleins ayant moins de pente, le service de la défense rencontre moins de difficultés ; 2o. que le relief de la fortification au-dessus du terrain naturel soit aussi le plus petit possible, afin que sa construction entraîne moins de travail et moins de dépense.

Si, dans les environs de la place, il y a deux hauteurs desquelles la fortification doive être en même temps défilée, le plan de défilement doit être en même temps tangent aux surfaces de ces deux éminences : il ne reste plus pour fixer sa position qu’une seule condition disponible, et l’on en dispose ; c’est-à-dire, on choisit dans la place le point par lequel ce plan doit passer, de manière que l’on satisfasse le mieux possible aux conditions énoncées dans le premier cas.

34. Le second exemple que nous rapporterons sera encore pris dans la peinture. Les surfaces des corps, sur-tout lorsqu’elles sont polies, présentent des points brillans, d’un éclat comparable à celui du corps lumineux qui les éclaire. La vivacité de ces points est d’autant plus grande, et leur étendue est d’autant plus petite, que les surfaces sont plus polies.