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GÉOMÉTRIE
DESCRIPTIVE.

I.

1. La géométrie descriptive a deux objets : le premier, de donner les méthodes pour représenter sur une feuille de dessin qui n’a que deux dimensions, savoir, longueur et largeur, tous les corps de la nature, qui en ont trois, longueur, largeur et profondeur, pourvu néanmoins que ces corps puissent être définis rigoureusement.

Le second objet est de donner la manière de reconnoître d’après une description exacte les formes des corps, et d’en déduire toutes les vérités qui résultent et de leur forme et de leurs positions respectives.

Nous allons d’abord indiquer les procédés qu’une longue expérience a fait découvrir, pour remplir le premier de ces deux objets ; nous donnerons ensuite la manière de remplir le second.

2. Les surfaces de tous les corps de la nature pouvant être considérées comme composées de points, le premier pas que nous allons faire dans cette matière doit être d’indiquer la manière dont on exprime la position d’un point dans l’espace.

L’espace est sans limites ; toutes ses parties sont parfaitement semblables, elles n’ont rien qui les caractérise, et aucune d’elles ne peut servir de terme de comparaison pour indiquer la position d’un point.

Ainsi, pour définir la position d’un point dans l’espace, il faut nécessairement rapporter cette position à quelques autres objets, distincts des parties de l’espace qui les renferme, et qui soient eux-mêmes connus de position, tant de celui qui définit, que de celui qui veut entendre la définition ; et pour que le procédé puisse devenir lui-même d’un