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Il n’est pas moins avantageux de répandre la connoissance des phénomènes de la nature, qu’on peut tourner au profit des arts.

Le charme qui les accompagne pourra vaincre la répugnance que les hommes ont en général pour la contention d’esprit, et leur faire trouver du plaisir dans l’exercice de leur intelligence, que presque tous regardent comme pénible et fastidieux.

Ainsi il doit y avoir à l’école normale un cours de géométrie descriptive.

Mais comme nous n’avons sur cet art aucun ouvrage élémentaire bien fait, soit parce que jusqu’ici les savans y ont mis trop peu d’intérêt, soit parce qu’il n’a été pratiqué que d’une manière obscure par des citoyens dont l’éducation n’avoit pas été assez soignée, et qui ne savoient pas communiquer les résultats de leurs méditations, un cours simplement oral seroit absolument sans effet.

Il est donc nécessaire pour le cours de géométrie descriptive, que la pratique et l’exécution soient jointes à l’audition des méthodes.

Ainsi ceux des citoyens dont les études antérieures auroient été dirigées vers la géométrie, ou vers les autres sciences exactes, seront exercés dans des salles particulières aux constructions graphiques de la géométrie descriptive.

Les deux parties de cet art ont des méthodes générales, avec lesquelles les citoyens se familiariseront par l’usage de la règle et du compas, et sans lesquelles il seroit difficile qu’ils se missent en état de l’enseigner eux-mêmes.

Parmi les différentes applications que l’on peut faire de la méthode des projections il y en a deux qui sont remarquables, et par leur généralité, et par ce qu’elles ont d’ingénieux : ce sont les constructions de la perspective, et la détermination rigoureuse des ombres dans les dessins. Ces deux parties peuvent être considérées comme le complément de l’art de décrire les objets. On y exercera ces citoyens, parce