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CŒUR MAGNANIME

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12 août 1888.

J’ai reçu hier ta longue, intéressante et tendre missive. Elle m’est arrivée tout imprégnée de cette douce et réconfortante atmosphère familiale dont mon cœur a tant besoin.

Il y a deux mois aujourd’hui que pour la dernière fois je te pressais sur mon cœur. Que le temps me semble long loin de toi ! Ces deux mois ont eu pour moi la durée d’un siècle… Combien m’en reste-t-il encore à vivre loin de ma bien-aimée ! Hélas ! le nombre me décourage… J’en détourne ma pensée et je viens te causer du présent.

J’ai fait la connaissance de mes futurs camarades, je suis enchanté d’eux, tous plus sympathiques les uns que les autres. D’ailleurs notre cher professeur fait toujours une sélection parmi ses élèves ; ceux-là seuls ont droit à son estime et sont admis à son intimité, qui se distinguent par leur bonne conduite. Ce sont des catholiques militants, membres de la conférence de Saint Vincent de Paul, de l’œuvre des catéchismes où ils m’ont enrôlé : j’ai rencontré dans ces pieuses conférences un bon nombre des nôtres ; la « reconnaissance » a été vite faite…

Nous sommes cinq privilégiés du bon Docteur Décugnier. Du nombre un seul est parisien : voilà qui va te surprendre… L’aîné du petit cénacle est un franc--