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UNE ŒUVRE D’ARTISTE

V


Depuis bientôt cinq ans, le R. P. Benoit Guéridou dépense sans compter toutes les ressources de son zèle ardent pour la conversion des infidèles du Japon. Sur ce sol, où le paganisme a de si profondes racines, la semence ne lève que lentement. Cependant il est si abondamment imprégné du sang et des larmes de tant de généreux martyrs, qui ont offert à Dieu le sacrifice de leur vie pour la conversion de ce peuple encore enténébré par l’erreur, que l’avenir semble promettre une moisson abondante. Benoit est de ceux qui travaillent pour cette moisson future !

Que leur importe à ces vaillants pionniers de la foi que d’autres récoltent plus tard ce qu’ils sèment aujourd’hui au prix de nombreuses fatigues et de difficultés, du moment qu’ils préparent le règne de Dieu sur cette terre infidèle.

Le pieux missionnaire n’oublie pas sa chère patrie, ni les êtres aimés, qui là-bas prient pour le pieux succès de son apostolat.

Il espère retourner en France dans quelques mois pour refaire ses forces ; elles s’usent rapidement dans son laborieux ministère et sous l’influence du climat opposé à son frêle tempérament ; mais il compte que la petite halte au pays natal lui rendra cette santé qu’il perd un peu chaque jour et qu’il pourra longtemps en-