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CŒUR MAGNANIME

ÉPILOGUE


Il y a quelque trois ans deux femmes intrépides, deux françaises, filles du patriarche saint Dominique, parcouraient l’univers et sollicitaient les aumônes de la chrétienté en faveur des pauvres chrétiens d’Orient, victimes permanentes du fanatisme et du despotisme turcs.

Cette fois encore, la haine de leurs farouches persécuteurs les avait poursuivis jusque dans leur propre demeure, pillant, incendiant, massacrant tout ce qui portait l’empreinte de la religion abhorrée. Lorsque le triste carnage prit fin, les survivants de l’affreuse boucherie se trouvèrent sans asile et sans pain. La charité chrétienne leur ouvrit les bras, les pauvres persécutés trouvèrent en elle un refuge sûr et tranquille ; mais les ressources étaient insuffisantes pour parer à une telle détresse ; alors, jamais vaincue, sous la figure de leurs humbles et timides vierges, la Charité franchit les terres et les mers, et elle tendit la main pour subvenir aux besoins des pauvres affamés.

Le Canada, terre éminemment hospitalière et généreuse ne pouvait manquer d’attirer sur son sol les nobles mendiantes du Christ.

Notre vieille cité les reçut à son tour.

Le but de leurs pieuses pérégrinations était bien fait pour émouvoir la naturelle compassion de la digne fille