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voulait pas troubler le repos du cher mort, on fait la toilette du tombeau ; on enlève les couronnes flétries, les fleurs fanées, on les remplace par celles qu’on vient d’apporter, et, après avoir jeté un long regard attendri sur ce tombeau chéri, on s’éloigne, non sans se retourner fréquemment pour adresser un dernier au revoir au défunt si aimé.

Ici dans notre chère et catholique cité de Montréal, ce n’est pas seulement le jour des morts où ce touchant tableau s’offre à nos regards, mais bien tous les jours durant la belle saison et surtout le Dimanche où de pieuses caravanes se dirigent sans cesse comme un flot mouvant vers la montagne que l’on gravit lestement, soutenu par l’espérance de se retrouver bientôt auprès des restes vénérés de ceux qui nous sont chers. D’ailleurs, de tout temps, dans notre cher et beau pays, le culte des morts, le respect pour les sépultures ont été en grand honneur. Nos ancêtres venus de France alors que cette nation était l’une des plus catholiques du monde, avaient apporté dans leur cœur ce précieux germe de foi qui porte aujourd’hui de si fortes et de si profondes racines.

Quelques années après la fondation de Montréal, nous avons la preuve par un acte authentique des registres de la Fabrique Notre-Dame, du culte que