Page:Mondou - Les premiers cimetières catholiques de Montréal et l'indicateur du cimetière actuel, 1887.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 29 —

glorieuse dans laquelle nous devons mettre toute notre espérance.

Rien ne peut diminuer dans les nations catholiques le culte des morts ; rien ne peut effacer le respect qu’on y a pour les lieux de sépulture. Ainsi dans notre mère patrie, aux époques les plus troublées, quand la lutte contre la religion est la plus ardente, ces sentiments subsistent aussi vivaces, aussi intenses.

Voyez un jour des morts à Paris même, les cimetières regorgent d’une foule pieuse et recueillie. Du moment de l’ouverture des portes jusqu’à la fermeture, les trois grands cimetières de la capitale ne cessent d’être visités. Des multitudes humaines s’acheminent vers le champ des morts. Ce pèlerinage funèbre se fait en famille : le mari, la femme, les enfants, chacun portant, soit un vase de fleur, soit une couronne, soit, si la pauvreté est grande, une simple petite fleur. Arrivé au cimetière, on se rend d’abord à la tombe où repose l’être regretté : la femme et les enfants s’agenouillent et prient ; le mari, tête nue, reste debout respectueusement, mais le plus souvent, vaincu par la douleur, il tombe lui aussi à genoux et mêle ses prières à celles de sa famille.

Puis se parlant à voix basse, comme si on ne