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Ces mêmes sentiments de culte des morts, de respect pour la sépulture, nous les voyons en Russie, dans cet état qui compte quatre-vingt millions d’habitants, qui occupe la moitié de l’Europe et dont la domination se développe sans cesse en Asie.

La Russie est une nation chrétienne, séparée seulement de l’Église catholique sur une question capitale ; elle n’admet d’autre chef de l’Église que Jésus-Christ, et elle repousse la suprématie du Pape, sa juridiction sur l’Église, universelle. Le chef de l’Église russe est le tsar qui d’après un ukase de Paul 1er est le chef choisi par Dieu lui-même en toutes matières religieuses ou civiles. Mais on peut espérer voir un jour la Russie sortir de ce schisme, car, ainsi que le dit le P. Schouvaloff, barbanite, « Ce n’est pas pour rien que les Russes ont conservé parmi les trésors de leur foi le culte de Marie ; ce n’est pas pour rien qu’ils l’invoquent, qu’ils croient à sa Conception immaculée et qu’ils en célèbrent la fête… Oui, Marie sera le lien qui unira les deux Églises et qui fera de tous ceux qui l’aiment un peuple de frères sous la paternité du vicaire de Jésus-Christ. »

Chez les Russes, dans cette sainte Russie, comme ses habitants l’appellent, les funérailles devaient