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de ces tragédies montre l’importance qu’elles avaient chez les Grecs. Mais ce qui le prouve d’une manière plus évidente encore c’est le fait suivant, qui serait incroyable s’il n’était rapporté par Xénophon et Diodore de Sicile. Dix généraux athéniens avaient négligé de rendre les honneurs funèbres aux soldats morts dans le combat des Arginuses. Ils furent tous condamnés à mort, et cependant ils venaient de remporter la victoire. Sans doute par leur valeur ils avaient sauver Athènes ; mais par leur négligence ils avaient perdu des milliers d’âmes, dont le salut était attaché à la sépulture. Le salut de l’âme chez les anciens passait avant celui de la patrie.

Chez les Grecs, les premiers monuments dédiés aux dieux étaient les champs de sépulture ; et comme les temples, les tombeaux étaient des lieux d’asile. Les grands législateurs, Solon à Athènes, Lycurque à Sparte, avaient réglé jusqu’aux moindres détails des funérailles dont ils confiaient la surveillance aux prêtres.

Ce culte des morts, ce respect des sépultures, nous les trouvons aussi intenses chez les Romains que chez les Grecs. Tous, sauf peut-être quelques adeptes de la philosophie stoïcienne, étaient fidèles à la religion des tombeaux, considéraient la sépulture