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culte des morts et

Il n’y avait que vingt-deux jours que M. de Maisonneuve avait commencé ses travaux d’installation quand cette sanglante immolation fut accomplie.

Le registre mortuaire continue l’énumération des victimes des Iroquois ; à la date du 30 mars 1644, c’est le tour de Guillaume Lebeau et de Jean Maternasse, menuisier de Bourges. En 1645-46-47 ce sont les corps de quelques sauvages et de deux enfants blancs, qui sont inhumés au cimetière près du Fort. Au mois d’août 1648, on y enterre la cinquième victime des Iroquois, c’est le corps de Mathurin Bonenfant, originaire d’Igé, au Porche.

À cette époque, Ville-Marie vivait dans des transes journalières, au point qu’il n’y avait aucune sécurité à s’éloigner du fort ou à naviguer sur le fleuve (Faillon H. de la C. F. ii-16), et M. Dollier, dans son histoire de Montréal, déclarait que, dans ce temps, on n’était plus en assurance dès qu’on avait franchi le seuil de sa porte. Cependant les colons de Ville-Marie, loin de perdre courage, outrés de douleur de la perte de cinq des leurs, pressaient M. de Maisonneuve