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persistent. Évidemment, au point de vue humain c’était « une folle entreprise », mais il faut le reconnaître, c’était bien l’œuvre de Dieu, rêvée par le Vénérable M. Olier, soutenue par les pieux membres de sa compagnie naissante de leurs plus ferventes prières, et de leurs généreuses aumônes. Il y avait plus ; nos premiers héros dont les cadavres étaient placés l’un près de l’autre dans ce coin de terre béni par le Père Claude Pigeart, de la Société de Jésus, avaient reçu de lui l’absolution et le Dieu des forts. C’était la règle désirée de chaque jour, puisque les dangers étaient quotidiens. Les six Montréalistes qui avaient quitté le fort en avaient agi de la sorte. Ne les voyant pas revenir, M. de Maisonneuve envoya des hommes sur le lieu, pour s’assurer de la cause de leur retard. On y trouva le corps mort de l’un d’eux, écrit Faillon : Guillaume Boissier de Limoges. Les deux autres, Bernard Berté, et Pierre Laforest, dit vulgairement l’Auvergnat, furent, retrouvés quelques jours plus tard. Ils furent tous trois inhumés dans le petit cimetière du Fort, le 9 juin 1643 comme l’atteste le registre mortuaire de Notre-Dame (Reg. de la paroisse de Ville-Marie — Dollier de Casson).