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culte des morts et

Mère Bourgeois. Quel pouvait être le motif de tous ces dévouements ? Personne ne verra l’attrait particulier d’un doux climat, l’appât de l’or. Si encore cette Pointe à Callières eût été préparée un peu à l’avance. Non, Maisonneuve y arrive avec ses hommes. Il faut commencer à abattre quelques arbres ; puis Mlle Mance, Mme de la Pelleterie, leurs filles de compagnie, le gouverneur C. Hault de Montmagny le suivant avec le Père B. Vimont. Un tabernacle de France est installé sur un autel rustique, la messe y est célébrée et continue de l’être dans une chapelle d’écorce. À peine installé, ce noyau de hardis chrétiens, de jeunes filles des meilleures familles de France, voit surgir des barbares de tous côtés, tomber sous leurs yeux leurs meilleurs hommes. Presqu’à chaque fois qu’ils se hasardent à quelques centaines de pas, ils sont tués, ou voués aux plus affreuses tortures. Cependant les survivants restent, et au lieu de retourner par le prochain navire, ils continuent leur martyre d’appréhensions. Le cimetière improvisé, je puis dire, de la Pointe à Callières est là pour éveiller les sentiments motivés de désespérance ; cependant, ils