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avaient été brûlés l’un et l’autre. « Nous ne connaissons pas les noms de ces deux victimes, écrit Faillon, immolées dans leur captivité par la fureur des Iroquois. » (H. de la C. F. ii-15.)

Ceux qui ont parcouru les premières pages de notre histoire savent les tourments qui les attendaient. C’était l’effusion de leur sang par gouttes, afin de leur garder assez de vigueur pour endurer les contusions, les brûlures de toutes les parties de leur corps, les écorchements de la chair. Le tout conduit avec une affreuse barbarie, reculant la mort pour torturer davantage. Et ces Français de ces temps d’horreur, les aimons-nous assez, et comprenons-nous la valeur de leurs mérites et de leurs immolations ? Pourquoi avaient-ils quitté leurs foyers paisibles de leur France, leurs épouses, leurs amis ? Dieu les conduisait, et assurait par l’effusion de leur sang sur nos plages un pays de prédilection et un coin de terre abrité jusqu’à nos jours du manteau de Marie. Dieu avait rivé pour ainsi dire à notre sol ces preux. Ils n’avaient reçu qu’une faible rétribution, même, par la suite, un grand nombre viendront à leur frais, se donneront pour la vie à Mlle Mance, à la