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CULTE DES MORTS ET

de ce schisme, car, ainsi que le dit le P. Schouvaloff, barbanite, « Ce n’est pas pour rien que les Russes ont conservé parmi les trésors de leur foi le culte de Marie ; ce n’est pas pour rien qu’ils l’invoquent, qu’ils croient à sa Conception Immaculée et qu’ils en célèbrent la fête… Oui, Marie sera le lien qui unira les deux Églises et qui fera de tous ceux qui l’aiment un peuple de frères sous la paternité du vicaire de Jésus-Christ. »

Chez les Russes, dans cette sainte Russie, comme ses habitants l’appellent, les funérailles devaient être entourées de la pompe religieuse, sanctifiées par les prières du prêtre. C’est ce qui a lieu. Le convoi funèbre s’avance conduit par le pope, reconnaissable à sa longue barbe et à sa chevelure flottante, un diacre l’assiste. Arrivé au lieu de sépulture, le mort reçoit l’encens et l’eau bénite qui doit le purifier de ses souillures, puis le pope récite les prières liturgiques. Les Russes considèrent comme un honneur et s’estiment heureux de pouvoir s’assurer la sépulture dans un monastère ; c’est pourquoi souvent des princes, à la veille de leur mort, ont pris l’habit monastique.