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CULTE DES MORTS ET

ruvia ne répond pas. « Où sont donc les enfants ? » répète le père, déjà pris d’inquiétude. « Écoute, dit alors Béruvia, hier vint chez moi un ami de notre maison qui me donna à garder deux joyaux de prix, aujourd’hui déjà, il me réclame ce dépôt. Hélas ! je ne pensais pas qu’il le ferait sitôt. Dois-je le lui rendre ou le détenir encore ? » « Femme quelle est cette demande ? » — « Ces bijoux sont si brillants, ils me plaisent tant. » — « Nous appartiennent-ils ? » — « Si tu connaissais la valeur inestimable qu’ils ont pour nous deux !

« Béruvia, s’écrie le Rabbi, que signifient de telles paroles ? Retenir un bien qu’on nous a confié ! Y songes-tu ? » — « C’est vrai, répond la pauvre mère toute en larmes ; viens donc que je te montre les joyaux qu’il nous faut restituer ! » Elle le conduit alors près du lit et soulevant le drap : « Voilà, dit-elle, les trésors que Dieu nous redemande ! » À cette vue le père éclate en sanglots. « Oh mes enfants, oh ! mes pauvres enfants. »

« Rabbi, ajoute Béruvia, ne viens-tu pas de me rappeler qu’il faut restituer un dépôt quand son propriétaire le réclame ? » Et le père, le visage