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comme le grand saint Paul : « O mort : je serai ta mort. » Je vivrai saintement afin de bien mourir. La vie présente n’est pas la vraie ; elle ne doit être qu’une préparation à une vie meilleure, heureuse pour toujours. On nous l’a souvent redit du haut de la chaire sacrée. Il ne faut donc pas répéter que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, puisqu’en la vivant avec une pieuse générosité, elle nous servira de véhicule vers les parvis éternels. Mais il faut quand même fortifier nos âmes par une filiale résignation, je dis filiale, parce que nous sommes fils du Dieu qui a frappé l’humanité de son décret de mort. Ineffable compensation, nous sommes cohéritiers de Jésus-Christ, et dans cet héritage nous trouvons les moyens de force, de courage et d’énergie pour lutter et remporter de saints triomphes. Voilà pourquoi les mausolées somptueux comme les simples croix des pauvres ne doivent pas trop nous désoler. Allez, parcourez ces avenues endeuillées ; découvrez-vous et priez. De grâce, ne visitez pas en touriste ce champ béni de la mort. Si vous avez un peu d’âge, ayez en main ce livre que je vous annonce, il vous dira à qui appartiennent ces cendres, ces ossements.