Page:Mondou - Les cimetières catholiques de Montréal depuis la fondation de la colonie, 1911.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
CULTE DES MORTS ET

vous avez été bon fils pour elle qui vous avait aimé plus et mieux que personne ici-bas.

(Signé) † Paul,
Archevêque de Montréal.


Il résulte de tout ce qui précède que notre foi, notre piété, nos plus chers souvenirs doivent évoquer les accents d’une voix d’outre-tombe. Recueillons-les à chaque fois que nous visitons notre cimetière. Victor Hugo, en dépit de son impiété, regrettait l’indifférence humaine en face des tombes abandonnées, et il s’écrie :

La foule des errants rit et suit sa folie,
Tantôt pour son plaisir, tantôt pour son tourment ;
Mais par les morts muets, par les morts qu’on oublie,
Moi, rêveur, je me sens regardé fixement.

Puis le poète ajoute :

Moi, c’est là que je vis ! Cueillant les roses blanches,
Consolant les tombeaux délaissés trop longtemps,
Je passe et je reviens, je dérange les branches,
Je fais du bruit dans l’herbe, et les morts sont contents.

Voilà une affirmation plus que douteuse. Si les morts eussent pu reconnaître les pas du grand poète, ils lui auraient bien dit, il me semble, de ne pas tant se préoccuper, de prier plutôt et de