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CULTE DES MORTS ET

Quand des miracles lui ont appris que quelques-uns de ses enfants sont arrivés au terme heureux de leur pèlerinage, elle appelle le jour de leur mort, le jour de leur naissance.

Chaque page de son martyrologe répète l’affirmation de leur glorieuse immortalité : « À Jérusalem, à Rome, à Lyon, à Paris, etc… naissance de tel saint et de telle sainte qui, après la vie mourante, ou plutôt la mort vivante d’ici-bas, est entré en possession de la vie véritable. » L’Église est tellement sûre de leur bonheur, que ce jour est pour elle un jour de fête. En déployant, pour le célébrer, toute la pompe de ses cérémonies, que fait-elle ? À la face du ciel et de la terre, elle porte à la mort ce sublime défi : Ô mort ! où est maintenant ta victoire, où est ton aiguillon ? (1 Cor. xv, 55.) Et puis le chrétien résigné, s’écrie :

Mon Dieu, quand votre main me visite et me broie,
Quand la crainte ou le deuil ont pris toute ma joie,
 Puissé-je aussi
Garder, pour vous bénir, ma voix et mon courage,
Garder l’espoir qui chante au milieu du naufrage ;
 Et dire : « Merci ».

(Delaporte, S. J., Réc. et Lég.)