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CULTE DES MORTS ET

le psaume « Je chanterai la miséricorde du Seigneur ». Tous ensemble nous y répondions. Vos paroles, Seigneur, adoucirent ma douleur et me donnèrent la force de la concentrer ; tellement qu’on ne s’en aperçut ni à mes larmes ni à l’altération de mon visage. Le moment de la sépulture étant venu, nous portâmes le corps et nous le rendîmes à la terre sans larmes. Il en fut de même pendant l’offrande du sacrifice de notre rédemption. Je ne pleurai pas ; mais j’étais navré de douleur. Je me souvenais, Seigneur, de votre servante, je repassais dans ma mémoire sa vie, envers vous si pieuse et si sainte, et envers nous si douce et si exemplaire : et je m’en voyais subitement privé ; et seul je pleurai en votre présence sur elle et sur moi. Je donnai à mes larmes un libre cours, mon cœur s’y noya et y trouva le repos.

« Et maintenant, Seigneur, je vous le confesse dans cet écrit. Le lira qui voudra, et l’interprètera comme il voudra : S’il me trouve répréhensible d’avoir pleuré ma mère, pendant une petite partie d’une heure ; ma mère, que je voyais morte sous mes yeux, elle qui tant d’années m’avait