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CULTE DES MORTS ET

manteau épaissi par le temps, recouvrant les tombes les plus célèbres, les plus aimées. L’Église en gémit, et dans ses institutions, elle a toujours essayé d’y suppléer. Aussi bien, ses religieux, à certains jours, récitent l’office des morts, et le 2 novembre de chaque année tous ses lévites immolent la Victime sacrée sur tous les autels du monde. De plus, à chaque messe, le prêtre songe à tous les morts, prie pour tous les trépassés, sans distinction. Quelle consolante universalité de prières, d’expiation divine !…

Comprenez, méditez ses bienfaits, l’efficace secours apporté à toutes les âmes des parents, des amis, des riches, des pauvres et des inconnus. Oui, des inconnus, car il y a un nombre incalculable de miséreux, de pauvres entassés à la hâte dans une fosse commune qui ne verront jamais personne prier sur leur tombe. Aucune croix n’y sera placée, et qui priera pour eux ? L’oubli qui les frappe est assez explicable, d’autant plus que les ossements des riches n’en sont pas exempts. Mais les pauvres, s’ils avaient eu, avant de venir giser dans ces réserves mortuaires, quelque cérémonie religieuse : si leur dépouille eut pénétré