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CULTE DES MORTS ET

surer notre avenir de joie éternelle. « On ne pécherait jamais, écrivait Mme Swetchine, si on voulait avoir toujours devant les yeux le jugement dernier et même le sien. Les grandes assises de la vallée de Josaphat commencent pour nous chaque soir. » Néanmoins l’enfance est souriante, Dieu l’a ainsi voulu, mais ne doit-on pas dire que c’est dans les berceaux que la mort moissonne le plus ? La jeunesse promet, et celui qui jouit des doux parfums printaniers de la vie, enchérit encore sur ses délices… Dieu le permet… Que d’admirables créatures la mort frappe à cet âge souriant !… Mais l’homme est arrivé au sommet de la montagne de sa vie ; il jette de la hauteur de ses dons de l’esprit et du cœur plus ou moins vrais des regards pleins d’espoir sur tout ce qui l’environne. Il ne veut plus rêver, il veut faire grand, et surtout mieux que les autres. Dieu le tolère… la mort cependant frappe, elle est inexorable… Et puis le vieillard s’avance. Il penche ; tout le lui annonce ; lui seul s’illusionne et forme encore des projets à longue date ; Dieu concède, soutient et bénit… Mais le spectre de la mort s’avance ; cette fois, il lui semble, son rôle est justifiable.