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La charité, sur son sourire,
Sème toutes les fleurs des cieux…

Sa main prépare le dictame
Et les baumes vainqueurs des maux ;
Partout on la voit, faible femme,
Sans crainte affronter les fléaux.

C’est l’abri que la Providence
Garde à l’exil du pèlerin ;
C’est le trésor de l’indigence,
Le refuge de l’orphelin.

À l’infortuné qui frissonne
Sous son toit battu des frimas,
Au vieillard que tout abandonne,
Son dévoûment ouvre les bras.

Du soldat mourant de misère,
Loin d’une mère ou d’une sœur,
Comme une sœur, comme une mère,
Elle se fait l’ange sauveur.

Le coupable à qui dans sa geôle,
Nul accent ne sait compatir,
Reçoit de sa voix qui console,
La semence du repentir.

Doux séraphin dont l’aile blanche
Guide les âmes vers le port,
C’est encor elle qui se penche
Au triste oreiller de la mort !…