I.
Aux marches de l’autel que parfume le cierge,
Une voix a parlé dans l’âme de la vierge,
Et la grâce d’en haut, ramier tendre et vainqueur
Est venue adopter, pour nid, ce jeune cœur…
À cet appel divin, tombant dans le silence
Comme un flot de rosée en ce lys d’innocence,
La Vierge au front candide a répondu : — « Seigneur !
« Mon âme, à votre amour, se livre avec bonheur…
« Disposez de ma vie… Ah ! pour vous, sans murmure,
« J’égrènerai mes jours comme une moisson mûre,
« Et demain, sans retour, je me verrai couvrir
« Du vêtement sacré qu’on garde pour mourir !…
« Épanchant à vos pieds mon âme solitaire,
« Recherchant pour repos l’ombre du Sanctuaire,
« Pour aliment, le pain des espoirs immortels
« Et cet air embaumé qu’on respire aux autels ;