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LA FLEUR-DE-VIE


imitation d’un chant thessalien


Dans un clair ruisseau Dyrcé voit ses charmes ;
Ses regards pourtant se voilent de larmes…
Calaïs lui dit : — Printemps gracieux !
Laisse mon baiser sécher tes beaux yeux,
Et dis quel chagrin cause tes alarmes ?…

La belle reprend d’un air attristé :
— Le ciel n’est, dit-on, que joie et clarté,
Mais la terre est bonne et la vie est douce :
Pour me consoler, là-haut dans la mousse,
Va chercher la fleur d’immortalité ! —

Calaïs qu’entraîne une ardente fièvre,
Répond : — De chagrin que ton cœur se sèvre !…
Il court, puis revient disant : — la voici !
Et la blonde enfant s’écrie : — Oh ! merci !…
Et, prenant la fleur, la porte à sa lèvre…

Mais soudain tremblante et le front baissé,
Pâle comme un lys par le vent froissé,