Page:Monavon - Fragiles Fleurs, paru dans Le Passe-Temps, 05 novembre 1893.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Aimons, aimons, puisque sans cesse,
Impitoyable dans son cours,
Le temps ravit à notre ivresse
L’heure qu’il ajoute à nos jours…
Vidons la coupe passagère
Où rit l’enivrante liqueur :
La fleur, hélas ! est éphémère,
Et le plaisir est une fleur !…

Sachons puiser avec largesse
Aux trésors de la volupté…
Aimons, aimons !… C’est la sagesse :
Hors l’amour, tout est vanité !
Sans l’amour, la vie est amère ;
Épuisons du moins sa primeur :
La fleur hélas ! est éphémère,
Et le bonheur est une fleur !…


Gabriel Monavon.