30 LIVRE V, CHAPITRE X puis banqueroutier, et qui un jour, il y avait de cela·dix— huit ans, s'improvisant partisan en Mauritanie, s’était ' conquis, ai la faveur, des affaires troublées de la Lybie, et _ un nom et une armée. Il s’unit à Bocchus, et tousdeux tombent sur le pays numide. Ils occupent. l’importante place ide Cirta. Pris entre`deux feux, attaqué à la fois au ` sud et à l’0`uest par les Gétules et les Maures, force est _ bien à Juba ·d’envoyer contre eux une partie de son — armée I. Quoi qu’il en soit, César n’était point libre en- _core. Ses troupes étaient ramassées sur un espace d’un mille carré (2 lieues carrées). Si la flotte pouvait fournir _ du blé pour les hommes, les chevaux manquaient de _ fourrage ':' on souffrait dans le camp, comme Pompée . ' avait souffert devant Dyrrachiurn. En dépit des efforts de . ‘ V César, ses troupes 'légères restaient démesurément infé- .rieures à celles de l’armée pompéienne; et même avec ses vétérans il lui était a peu près interdit de prendre l’ofl`en- I ‘ sive et de pénétrer dans l’intérieur du pays. Que Scipion s’y enfonçât ou abandonnât les villes des côtes, et peut- , être allait s’ouvrir devant lui la perspective d’une·victoire ' pareille a celle du vizir d’Orodes sur Crassus, ou de J uba sur Curion. A tout le moins il trainait la guerre en lon- gueur. Tout conseillait ce plan de campagne, au premier examen; et Caton, qui n’était rien moins qu’un straté- . - giste, le pronait lui—même, s’ofi`rant a passer en Italie avec un détachement choisi, pour y appeler les républi- cains auxarmes. Par ces tempsdercitation et de troubles, . une telle entreprise avait ses chances de succès. Mais Caton n’avait que son avis et non lïmperium. Le général en chef`, Scipion, décida que la guerre se maintiendrait dans la région des côtes. Résolution funeste, puisqu’on ` abandonnait ainsi les avantages promis par une autre et sûre méthode, plaçant la lutte sur unïthéâtre ou régnait une fermentation dangereuse, en même temps que_dans
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