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286 LIVRE V, CHAPITRE Xll · raisse à mettre en harmonie les documents qu’il' recoit ' d'ailleurs-et sesobservations personnelles, on peut afiir- mer' que ses conclusions scientifiques, au regard dela tradition`, n’ont point su se dégager absolument de la ' foi ' du charbonnicr, et des? entraves scolastiques l. La philo- logic grecque, il en imite les défauts, plus qu’il ne protite de ses vraies richesses ;' on le voit poursuivant les étymo- logies fondées sur la simple assonance : aussi tombe-t-il souvent, lui et tous les linguistes du temps, dans la pure charade et la niaiserie grossière 2. Avec son assurance et sa plénitude empirique, avec son insuffisance et SOI] absence de méthode,·empiriques également, la philologie varronienne me rappelle absolument l’école philologique de.1’Angleterre, et pareille à celle—ci encore, elle se can- tonne dans le vieux théâtre comme centre de ses études. Nous avons fait voir que la littérature monarchique, reje- tant bien loin ces pratiques, s’appliqua au développement , des vrais principes ip. 243). Et chose au plus haut point remarquable, celui qu'on vit à la tête des nouveaux gram- mairiens, n’était ni plus ni moins que César 1ui—même,

  • On en trouve un remarquable exemple au traité de re rustica

(2, 1). ll y divise la science du bétail en neu/' fois' trois fois trois ‘ (neuf) parties [ea partes habet novem discretas ier ternas, etc.] : plus loin il parle des cavales d’OIisipo (Lisbonne) que le vent rend fécondes [tn Lusilania ad Oceanum in ea regione ubi est oppidum Olysippo, qua2dam'e nento concipiunt certo tempore equœ.] Toul le chapitre contient un étrange pele-mele de notions philosophiques, historiques et d’économie rurale. _ - ’ (Pest ainsi qu’il fera dériver facere de facies, parce que faire, c’est donner figure ii une chose : | proprio nomme dicitur facere a facie, quad rei quant facit, imponit faciem, etc.- De Zing. lat.5.] ‘ Votnes, renard, vient, dit-il avec Stilon, de volare pedibus, voler des pieds. [V0lpes, ut dïtius dicebat, quod volatpedzbus.] — Gaius Trebatius, autre philologue et juriste contemporain, dérive sacellum. de sacra cella; Figulus, frater de fere alter, etc., etc. Et ce ne sont point là des faits isolés : la manie étymologique constitue au contraire l’élement principal de la philologie <l’alors; elle ressemble fort à la méthode naguère encore usitée dans la linguistique com· parée, alors que la théorie de laformation des langues demeurait encore un mystere, et qu’on n’avait point chassé les empiriques du temple. , ·