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. LITTERATURE 267 Calvus (p. 247, etVIl, pp. 458 et ·| 61 )?Nul autant que ce zélé A démocrateetchroniqueur n’affîchaitde tellesprétentions ala ' profondeur de la critique, à la recherche savante des titres: et néanmoins ses « livres de lin [libri lintei] >~, comme tout ce qui se rattache à lui personnellement, ne peuvent que rester suspects au plus haut degré. Ces livres n’ont · guère été, j’imagine, qu’un remaniement opéré sur une - grande échelle, dans un but et avec des tendancesabsolu- ment démocratiques, de l’ensemble des chroniques anté- rieures. Les annalistes postérieurs s’en sont approprié les interpolations. l — Vint ensuite Valerius·d’Antium, V¤ZefiusAntias· qui depassa tous ses devanciers par la prolixité et l’enfan- ` tillage de sa fable: Les faussetés chronologiques s’y pour- suivaient systématiquement jusqu’aux temps contempo- rains; et l’histoire primitive de Rome empruntée aux pla- · titudes de l’ancien récit, y enchérissait encore sur elles : · ' on y lisaitcomme quoi le sage Numa, conseillé par la nymphe Egérie avait enivré de vin les dieux Faunus et ' Picus; on y lisait ensuitele bel entretien du même Numa avec le dieu Jupiter 2. De tels récits ne savaient être · tro instamment recommandes a tous les amis de l’his- ` P _ · _ _ , toire légendaire de Rome. On pensait par là les atfermir ‘ [M. Mommsen a souvent mentionné le nom de cet ai1naliste,l’une · · des principalessources de Tite-Live et de Diodore (V], p. 335). Tribun en 681, il accuse Rabirius (VI, p. 320), et excite le peuple l73· · contre Sylla. Préteur plus tard, il commet des concussions dans sa ` , province, est accusé par Gicéron: Grassus le defend. Condamné, il se suicide (Val. Max. 1, 1). Au jugement des anciens, il ne se montre ni historien impartial, ni annaliste exact, tant s’en faut, au point de vue chronologique surtout. Tite-Live raconte (4. 20, 23 et 7 in fine), qu’il avait enpartie`copio (falsifié, vaudrait-il mieux dire), les librilmtei, ou annalesdes hauts magistrats, écrites sur des toiles de lin, et conservées au Capitole dans le temple de la deesse Monela. - ’ [Valerius Anlias, contemporain- de Sylla, souvent cité-par Tite- Live, qui pourtant se mélie de ses inexactitudes chronologiques et de ses fables. Ses annales (il est fait mention des 74.** et 75° livres), ` allaient de la fondation de Rome à Sylla. -— V. Lieboldl, de Valor. Ant. amzalium scriptore, Naumbourg, 1840.)] _