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LITTÉRATURE ' 243 I . Quoiqu'il~eût reçu de ses contemporains éclairés le peeeie geeeqee juste tribut d’admiration du à son génie et à sonptalent A " “‘°d°' de poète, Lucrèce, rejeton posthume d’une autre école, · demeura un maitre sans disciples. Au contraire, la poesie _ A grecque à la mode se recruta de nombreux élèves qui · s’essayèrent à·l’envi à rivaliser avec les têtes de colonne _ _ _ de l’armée des Alexandrins. Les mieux doués parmi ceux- ‘ ci, et ils avaient en cela· fait preuve de tact, seraient gardés de toucher aux grandes œuvres, auxcgenres purs . de la haute poésie, drame, épopée, ode: leurs productions _ j les plus heureuses, comme aussi chez les néo-Latins, se bornaient à des travaux « de courte haleine », et de pré- férence, aux genres mixtes placés sur les frontières de ` V l’art, sur celle si large entre autres qui sépare le recit et ' le poème lyrique. Les poésies didactiques ne se comptaient · plus. Mais les compositions favorites étaient lespetites . ltéroidcs amoureuses, et plus particulièrement Vélégte éro- A ' tique et érudite, ce fruit de l’été de la Saint-Martin de la poésie grecque.Ne fréquentant que les sources philologiques ' pour toute Hippocrène, l'auteur y raconte d’ordinaire ses aventures etses peines de cœur, entremêlées plus ou 'moins de digressions, de bribes épiques recueilliesad ltbitum dans les cycles grecs légendaires. Alors aussi on agençait L Ã _ force chants de fêtes artistement et assidument travaillés} · Enfin, et àdéfaut de sentiment poétique libre, les Alexane drins cultivaient par dessus tout les vers de circonstance et Véptgramme, ouils se sont d’aîlleurs·montrés excel: lents. Quant à llaridité du sujet, quant au manque de 4 fraicheur dans la langue et le rhythme, cette irremé- > diable plaiedes littératures sans racines populaires, on lesdîssimulait tant bien que mal sous l’alambic du thème, · r Q _ que `Cicéron les aurait ensuite corrigés. Mais c’est là un pur j I'0I’l’l2lII. — A 'Si Gœthe, chez les Allemands, u voulu traduire Lucrèce, rappe- lons que chez nous Voltaire et Diderot le tinrent en haute estime, et que surtout Molière l’a imité dans une tirade fameuse du ItIé.san· _ thropeîl ' ` ·