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220 L _ 4LlV·HE V, CHAPITRE XII l res, en Italie, se tenaienttous obstinément sur le terrain de la nationalité Italique plus ou moins pénétrée par l’hellé- A nisme. Et dans le cercle des écrivains Latins, il y eût eu injustice a se plaindre d’un manque d'activité. Les livres, les brochures de tout genre, avant tout les poésies, pleu- vaient. Les poètes foisonnaient à Rome autant qu’à Tarse 1 et à Alexandrie naguère: les publications en vers étaient _ devenues le péché de jeunesse ordinaire de toutes les imaginations vives, et l’on tenait pour heureux celui dont un oubli miséricordieux protégeait les débuts contre la _ critique. Quiconque était du métier pondaît sans peine et à la file ses cinq cents hexamètres,· irréprochables au dire du maitre, sans valeur aucune,` il faut bien l’avouer, pour le lecteur. Les femmes, elles aussi, s’en mèlaient: non contentes de s'adonner à la danse et à la musique, elles régentaient la conversation- par l'esprit et l’intelligence, elles- causaient congruement de littérature grecque et latine ; et quand la poésie avait livré assaut au cœur de la jeune fille, souvent la forteresse attaquée capitulait. en jolis _vers. Les rhythmes étaient le jouet quotidien et élégant des grands enfants des deux sexes : petits billets en vers, exercices poétiques en commun, luttes poétiques entre bons compagnons, s’échangeaient à toute heure: entinau dernier temps de notre epoque s'ouvrirent dans Rome bon nombre d’instituts où les poètes latins, lp leur premier duvet encore, apprenaientla versitication moyen- nant argent. Alors il se fit une énormeconsommution dc livres: la fabrication des copies manuscrites se perfec- tionna, et la publication s’en fit relativement rapideet à · "[Tarse, de Cilicie, n’avait pas été seulement une ville importante sous le rapport politique et commercial. Après le siècle d’Alexandre, elle devint le siège d’une grande école de philosophie et de science: Strabon donne la longue liste des maitres qui l’ont illustrée. C’est , là aussi-que saint·Paul, appartenant at une famille juive fixée en ce lieu, recevra les leçons qui le préparerent à son enseignement et_à son role d'apoti·e des Gentils.] `— ‘ '