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210 LIVBE`V, CHAPITRE XII · ' dite, donna la règle et la mesuredu style ; et le « prince ` des avocats» eut pour ainsi dire juridictionsur le ton du langage, et sur la manière d’écrire selon la mode du jour. La vulgarité asiatique d’Hotîtensius chassa la forme classique dela tribune romaine et en partie des Rémi,,,,, autres genres littéraires I. Mais bientôt la mode change et

  • ll·'o«5II av. J.·C. • [Quiutus Hortcnsius Hortatus (640-704), de huit ans l’atné de

Cicéron, nous est connu surtout par les écrits de celui—ci. ll appar- ' tenait à la gens plébèienne des Hortensii, dont le nom auraitindiqué 'l‘origine professionnelle (jardiniers). Avocat, uniquement avocat, il n’a rien laissé derrière lui, que la renommée d’une souplesse de talent merveilleuse, se prétant à la defense de toutes les causes poli_tiqnes ou civiles. Sa mémoire, les ressources de sa dialectique, _ étaient inépuisables. Travailleur infatigable, à la voix sonore, au · geste et à l’attitude pleins d’art, il n’omettait rien de ce qui pouvait · protiter à sa cause. Epicurien de mœurs et de caractère, usant do tous les moyens pourvu qu’il réussit, il pratiqua souvent Iesjuges, ' et gagna maint procès par la corruption, et à coups 'd’argent fourni par ses riches clieus. A t9 ans, il plaide son premierprocès, et comme tout d’abord « ou salue une statue de Phidias » (Brut, 64), . il est reconnu pour un maitre. ll alla ensuite aux armées pendant la ` guerre sociale et fut promu au tribunat militaire (Brut. 89). De . , retour à Rome, il se donne au parti aristocratique, il est l’avocat · ordinaire des optimates accusés de concnssion et d’extorsion.·En · 86- 668, il défend Pompée accusé d’avoir détourné partie du butin d'Asculum (Brut. 64). Pendant longtemps, roi incontesté du barreau (rez judiciorum. Cic. tu Q. Gœcit. 7), il vit un jour se lever en face de lui l’homme qui l’allait détrôner. Cicéron accusa Verres, · qu’Horteusius défendit en vain. Déjà, avant son voyage à Athènes et gi, dans le procès de Quinctius (673), le jeune avocat l’avait eu pour adversaire (pro Quiuct, 1, 2. 22, 24, 26). — Questeur, édile, pré- no teur urbain, llortensius obtint eutln le consulat en 785. On le vit plus tard s’opposer aux lois Gabinia et Mauilia, qui conféraient à Pompée Pomnipotence en Orient. Après le consulat de Cicéron, les deux rivaux marchent d’accord 1 _ils défendent ensemble Rabirius et Muraena, etsont amis désormais (uostcr Hortcnstus: ad Atl. 1. `I4), amis peu sincères au fond. tls luttent ensemble contre Clodius. - Aprèsle retour de Pompée, llorteusius quittela scènepoli= · tique,et se consacre exclusivement aux affaires du barreau : ilplaidc avec Cicéron encore, pour Flaccus, pour Sextius : seul, il défend Len- tulus Spinther, Valerius Messala à l'occasiou duquel il estsifllé parle peuple au théatre (ad famil. 8. 2), et entin·Appius Claudius, accusé de majcstatc et ambitu par Dolabella, le futur gendre de Cicéron. ll meurtpeu après, laissant quelques écrits au-dessous de sa réputation · (intra famam Quint. 3, 8), quelques travaux historiques passables (ad Att. t2, 5), et des poésies sans valeur. - J’ai dit qu’Hortensius