Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/218

Cette page n’a pas encore été corrigée

206 ' LIVRE V, CHAPITRE XII Études imm. En même temps que le programme des études grecques, Y L · _ le programme latin s’élargit, lui aussi, résultat pur et simple, en partie,` du mouvement de l'hellénisme. Les Latins, au fond, recevaient des Grecs et l’impulsion et la méthode. Bientôt sous l'inlluence des idées démocratiques, la tribune du Forum s’ouvrit à toutes les classes, et appela ' la foule. Les conditions politiques de la Bonie nouvelle ne contribuèrent pas peu à l’agrandissement du rôle des i orateurs: « où que vous jettiez les yeux ; les rhéteurs foi- _. » sonnent I » C·’est le mot de Cicéron. Ajoutez-y le culte des écrivains du Vle siècle, qui, ai mesure qu’ils s·’enf`on- · cent dans le passé; _s'entourent davantage de 1’auréole . classique, et composent l’aige d’or de la littérature latine. Sur eux se concentre l’efYort du travail pédagogique, ils I lui fournissent le plus puissantcontingent. Puis voici que de tous les cotés la barbarie immigre ou fait irruption dans · l’Empire, que des contrées populeuses, les Gaules, les ` Espagnes, se latinisent.'La langue romaine, les lettres latines y gagnent d’autant. En cût—il été de meme, si , l—’idiôme indigène fût demeuré cantonné dans le Latium? ' , A Côme, à Narbonne, le maitre de lettres etait un person- nage bien autrement important qu’a Ardée ou a Prœneste. Et pourtant, a toutprendre, la culture baissait, loin d’être en progrès. La ruine des villes provinciales italiques, I'af- · fluence énorme des hommes et des éléments étrangers, l’abaissement politique, écono_mique et moral de la nation, et, par—dessus tout ,, les ravages des guerres civiles — faisaient a la langue 'un dommage auquel ne pouvaient parer tous les maitres d’école du monde. Les étroits con— tacts avec la civilisation grecque d’alors, les influences plus directes de la science loquace d’Athènes, de la rhéto- · rique rhodienne et del’Asie mineure, infectaient la jeunesse · des miasmes les plus vicieux de l'hellénisme. De même que l’importation de l'hellénisme en l’(lrient‘ avait nui à` l’idiome de Platon, de même la propagande latine chez les Gaulois, les Ibères et les Libyens, amenait la corruption de