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I CULTURE · 205 inextricable ct mystérieux de mythes oubliés, tout un . — arsenal enfin d’érudition pesante en tous genres?Il fallait chaque joura l’école des morceaux de résistance plus dif- ' liciles; et tous ces produits de la littérature Alexandrine, chefs-d’œuvre de l'industrie des maitres, devenaient au- ' tant de merveilleux thèmes pour les bon_s écoliers. On vit ' donc les Alexandrins, a titre de modèles et de textes d’é- preuve, envahir à demeure les gymnases italiques. Ils tirent avancer la science, qui en doute? mais aux dépens du goût et du.bon sens. Puis bientôt cette soif de culture malsaine, s’emparant de toute la_jeunesse romaine, celle- ' ci voulut, autantqu’il était possible, aller à la source même de la science'Hellénique. Les cours des maitres~grecs de ' Rome n’étaient bons que pour les premiers essais , mais ' on voulait converser avec les Grecs: ou affluait aux leçons des philosophes grecs, a Athenes, aux leçons des rhéteurs, — 'à Rhodes 1 : on faisait son voyage littéraire et artistique en` Asie mineure, où l'on trouvait et étudiait sur place les antiques trésors du génie des Hellènes, où se continuaient, · à l’état de métier, il est vrai, les traditions du culte des muses. Quant à la capitale de l’Égypte, regardée comme le sanctuaire des disciplines plus austeres, comme elleétait plus loin, elle était moins fréquemment visitée par la jeu- nesse en quête de savoir. · I ` de la Pléiade, comme Cullimaque, écrivit de nombreuses tragédies, un drame satirique contre Ménédème_d’Erétrie,~ le philosophe, et cntîn un long monologue iambique en 1474 vers, la « Cassandra (ou Alexandra) », poème d’une obscurité proverbiale, méme chez lcs Anciens (mgoretvèv noinua, dit Suidas), et sur lequel les scholiastes et commentateurs se sont donné carrière._Il'y met en scène la pro- . phetesse de la chute de Troie, remonte aux` Argonautes, aux Ama· · zones, à lo et à Europe, etc., etc. — La dernière édition de l’ALcxandra est due à Bachmann, 2 vol. Leipzig, 1828. Sur tous ces poètes, et sur la Pléiade Alexandrine, nous renvoyons » lq lecteur à l’Essaihisl0riq1te sur l’Ec0le d’Alezandrie, de M. Matter, Paris. 1820.] . ' ' 1 [Ainsi firentPompée, César, Cicéron, même dans leur. âge mûr._ - Ces deux derniers reçurent à Rhodes les leçons d’Ap0ll¢mius d’Alabanda (en Carle), plus connu sous le nom de Melon. Brut. 90. 91. — Suet. Cœs. 4.] I I -