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204 LIVRE V, CHAPITRE XII phrases et sentences péniblementcontournees et de pénible explication, force excursions aperte de vue, tout un ramas Syrie. Philosophe, grammairien et polygraphe, il composa aussi de très-nombreux poèmes, épiques, mythologiques et élégiaques, dont il ne nous reste que les· noms. L‘Anth0L0gie nous a gardé de lui deux epigrammes, du genre érotique: il eut, dans ce genre, Corne- lius Gallus, Tibulle ct Properce pour imitateurs. -'Cicérou, ven- geant la gloire oubliée d’Ennius, s’attaquait vivement aux prôneurs de l’obscun et fade poète (cantores Euphorizmis Tuscul. 3. 19, et de Divin. 11. 64.) Meinecke a écrit une étude de Euph. Chalcid. V cita etscriptis, qu’on pourra lire dans sos Analecta Alexandrinas Berlin, 1843. (V. aussi l’Anlhot0gie grecque, traduite, éd. Hachette, Paris, 1863, t. 1, pp. 114 et 427, t. II, notice p. 424, etl’épigramme de Grates, t. lip. 422). - Catlimaque est plus connu. Apparte- nant à une branche des Battiadesde Cyrène: il vécut à Alexandrie, sous les Ptolémées Pliiladelphe et Evergète, il fut préposé en chef à la- bibliothèque d’Alexandrie. Grammairicn, philologue, poète et critique, il écrivit, dit-on, huit cents ouvrages ou traités, dont, sauf pour quarante environ, nous n’avons méme plus les titres. Comme Euphorion il accumulait et compilait les curiosités mytho- logiques et légendaires. - Citons parmi ses reliquiœ, six hymnes dans le genre épique, poèmes érudits et péniblement écrits, non moins pénibles à lire; soixante·trois épigrammes,- insérées dans lbththotogie; et des fragments d’élegies, dont. l’une a été imitée par _ _ Catulle (de coma Berenices). Il servit aussi de modèle à Ovide et Tibulle. —~ Parmi ses livres en prose, il faut regretter surtout sa « Bibliotheque tittéraire (vrivaî vravroôavrôâv cvyypanndtwv), véritable catalogue chronologique _des'ouvrages conservés au Musee d’Alexan-' drie. —~ Les « causes (aîua) » auxquelles fait allusion M. Mommsen étaient un poème didactique cn quatrc chants sur les mythes, les rites, ct les traditions pieuses. Nous en connaissons quelques vers. — Apollonius dc Rhodes, l’auteur du poème des Argonautes, comp- tait parmi les disciples de Calliinaque. Imitateur d’Homère et des Anciens, il se permit contre son maitre une acerbe critique :' (V; Anlliot., éd. Hachette, l, p. 429) :Callimaquc y répondit par l’In- vective dc l’« Ibis » qu’0vide a imitée. En résumé, s’il futle « prince de l’elégie » (Quintil. 10, 58), il moutrà plus d’art que de génie, et la postérité a ratifié le jugement d’0vide ' Quanwis ingenio mm valet, arte valet. (Amor. 1. 15). _ Les éditions de Callimaque sont nombreuses. Citons celle d’Ernesti, Leyde, 1761, et la dernière, de Blomûeld, London, l815. — De Lycophron, de Chalcis aussi, nous dirons seulement qu’il fut de méme attaché au Musée d’Alexandrie sous Ptolémée Philadclphc, qu’il eut. pour mission de classer les manuscrits des càmiques, et . qu’il écrivit sur eux un livre érudit malheureusement perdu. ll fut