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' 200 # L·IVRE V, CHAPITRE XII l’Italie,.dont la légende s‘entrelace avec la légende de Rome, et dont le peuple contemplait la statue debout sur le Forum. La naissance et la mort ont leur affinité: comme il avait assisté au berceau de la République , _' ami dusage Numa, collègue de la Mater Egéric divine- ` ment prudente, Pythagore était aussi le dernier refuge, à l’heure suprême. de l'art sacré des augures des oiseaux. · Mais le système de Nigidius n’était point seulement uno. merveille, il enfantait aussi des prodiges: au jour ou naquit Octave, Nigidius prédit à son pere la grandeur future du fils. Pour les croyants, les prophètes à sa suite évoquaient les mânes ; et chose qui dittout, ils indiquaient les cachettes ou gisaient les trésors perdus. Toute cette . science,. vieille et neuve à la fois, avait fait sur ·les con- temporains une impression profonde: dans tous les partis, , on vit les hommesles plus considérables, les plus savants, les- plus vaillants, et Appius Claudius , le consul de sa ü.v.J.·C. l’au 700, et l’érudit Marcus Varrou, et Publius Vatinius, officier brave s’il en fut, s’adonner eux aussi, à la nécro— . , mancie: la police dut s’en mêler, parait-il, et réprimer ces entraînements de la société romaine. Tristes et derniers ' efforts qui ne sauveront pas la religion ! Scmblables aux efl`orts honnêtes de Caton dans l’ordre politique, ils nous frappent _par leurs côtés lamentables et comiques tout ensemble. Qu’on se moque tant qu'on voudra de l’Évangîlc · · et de l’Apôtre, ce n'en est pas moins chose bien grave que __ de voir les hommes vigoureusement trempés se laisser ' _ cheoir, eux aussi, dans l’absurde 1 t « [A ce portrait de Nigidius Figulus, nous voudrions ajouter " _ quelques détails purement biographiques. On ne sait ni la date ni le lieu de sa naissance. Mais il appartenait au Sénat, ou en 53· l’an 691, il appuya les motions de Cicéron, son ami, contre les _ Catilinariens (Cic. pro Sull. 14. — Plut. an sent sit gerenda res- ' 59. . publ. 27). Préteuren 695, il est exilé, on l'a vu plus haut, par '*5·‘*"· César (709) (p. 59), etmeurt loin de Rome vers 710. Eusèbe(0h1·0n. 184) lui donne les titres de PyIhag0a·i<.~us ct1|Iagus,· et dc fait, au dire de . Cicéron, d’Aulu Gelle et d’antres, il passait pour l’un des plus