198 LIVRE V, CHAPITRE XII · · ressuscite,le sombre.Sémpis, l'H0rus-Ilarpccmtc, sévère ` et silencieux, et l’Anubis Cynocejahale. L’année même où _f>8 nv. J.-C. Clodius lacha la bride aux clubs et aux conventicules (696) 4 et par l'effet de cette émancipation populacière sans nul, doute, ces essaims de dieux tirent mine d’aller se loger A jusque dans la vieille citadelle du Jupiter Romain, au Capitole; ce ne fut pas sans peine qu’on les arrêta. ll leur fallait à tout prix un Temple: on leur assigna du moins les faubourgs. Aucun culte ne jouissait d’une scniblablc popularité parmi les basses classes du peuple : quand un jour le Sénat, ordonna la destruction du , sanctuaire ` d’,Isis, élevé dans l’enceinte des murs, il ne se trouva pas _ _ d’ouvrier qui osât y porter la main, et force fut bien au 50- consul Lucius Paullus (704 — VII, p. 2·| 3), dc donner lc _ premier coup de hache 1. Point de fille si débauchée, à coup sûr,. qui ne fut à proportion dévote envers la déesse. Il va de soi queles sorts, l'onéirocritie et tous les arts ‘ _ · libres de même espèce étaient métiers fructueux. On pro- fessait la science des horoscopes. Lucius Tarutius de Fir- mum, homme considérable, érudit dans son art, grand ami de Cicéron et de Varron, déterminait très-sérieuse- 'ment, après force calculs, la date de la naissance—des rois . Bomulus et Numa, et même celle de la fondation de Rome, et, s’aidant de la sagesse chaldéenne et égyptienne, confir- mait les récits de la légende romaine à la grande édifica- Lc ,,0,,,,,;,,, tion des croyants des deux partis 2. Mais phénomène plus "Y‘*‘*‘¤°’*‘"*°· remarquable encore, on vit sc produirc, pour la premièrc fois dans le monde Romain, un essai dc fusion entre la foi grossière et la pensée spéculative , manifestation non mé- connaissable des tendances que nous avons coutumc ‘ [Val. Maxim. l. 3. 3.] . . * (Tmwius de Flrmum, mathématicien et astrologue (in primis chaldaicis mlionibus erutlëtus, dit Cie. de divin. 2, 47), üxait lc jonr natal de Rome aux fetes de Palés (Paritia, lc ll°jour avant les e calendes de mai, ou 21 avril), alors que la lune était dans le signe A _ de la Balanee(m Jugo). Plutarque le mentionne aussi (Romul. 12). -
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