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186 " LIVRE V, CHAPITRE XI · ` · depuis l'extension du commerce transmaritime, l’or, comme agent monétaire, avait de beaucoup dépassé l’argent.` L’argent romain avait—il déjà cours forcé dans l’empire, même avant cette époque? G'est ce qui demeure incertain: en tous cas, sur tout le territoire, l’or non monnayé tenaitprincipalement lieu de monnaie générale · officielle; et cela, d’autant que les Romains en avaient prohibé la frappe dans toutes les provinces et dans tous les Etats clients. Ledenier s’était légalement et de fait répandu, sans compter l’Italie propre, _bien entendu, dans la`Cisalpine, en Sicile, en Espagne,‘et en bien d’autres pays occidentaux principalement (VI, p. 32). Avec César, commence la monnaie d’empire. Comme Alexandre, il estimait que la fondation de la monarchie nouvelle, em- ` brassant le monde civilisé, comportait aussi , a _titre distinctif et en.premier ordre monétaire, l'usage du métal devenu l’agent universel du commerce. Il fit donc frapper une pièce d’or nouvelle aussi (valant 7 thai. l8 silbergros (= 28 fr. 05 c.) au taux moderne) : il la repandit en telles quantités, qu’un jour, on en a pu trouver, dans un t1‘ésor enfoui quelque sept ans après sa mort, un énorme dépôt d‘environ 80,000. Je l’admets, du reste, la spécula- tion financiere a pu et dû s’en mêler I. Pour ce qui est meme époque, avaient fait frapper, en petit nombre d’ailleurs, ne contredisent point cette opinion : très-vraisemblablement elles , n’etaient reçues qn’an poids, tout comme les Philippes d’or *, qu’on rencontre encore dans la circulation au temps de César. Elles ont cela de remarquable, qu’elles devancent la monnaie d’or césarienne, de même que la Régence de Sylla devance la nouvelle monarchie.

  • ll semble constant qzûautrctois les sommes dues en monnaie

d’argent aux créanciers de l’État, nc pouvaient leur etre remboursées, malgré eux, en or et. au taux du rapport légal entre l’or et l’argent. A dater de César, au contraire, la piéce d’or a cours partout sur le pied de 100 HS d’argent. Et le fait a d’antant plus d’im- porlanee, qu’a la suite des immenses quantités d’or versées dans la I ;• [Le statère de Philippe II, de Macédoine, pesait grammes 8,6 cnvironî ct valait de 5 a 6 thai, = I8 f. 75 c. ·à 22 'fr. ‘50 c. (valeur actuelle, 30 f. 30 c. envir0nÃ]· ` , _ . l '