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138 LIVRE V, CHAPITRE XI L , Venant le mois 'd’avril,· alors que les 'atï`aires's’a1·rétaient4 a Rome, et que tout le beau monde accourait a Baia et a Pouzzoles`, la saison des bains `s’ouvrait. Son principal attrait consistait dans la facilité des relations permises et nonpermises, dans lespromenades en gondoles ou sur ' la lplage, avivées par la musique, lechant, et les élégants ambigus. Là, les femmes régnaient sans conteste 1. Mais bientôtÃil ne leur suffit plus d’être souveraines dans leur , empire `; elles se jetèrent dans la politique, se montrèrent dans les conciliabules des partis: par leur or et leurs · · intrigues elles intluencèrent le mouvement des· coteries. · A voir ces femmes d’Etat se produire sur le theatre des Scipions et des Catons, à voir ces jeunes beaux au men- · ton rasé, ala voix tlûtée, à la sautillante allure, la gaze

 sur la tête et sur la poitrine , portant manchettes au 'poi-

_ gnet et sandales de femme aux pieds, copiant enfin la lille de joie,·on—se prenait a gémir sur ce monde renversé, ou les deux sexes semblaient vouloir changer de rôle. Et voyez ce que l’0n pense du mariage jusque dans les cer- cles aristocratiques !_L’un, des meilleurs et plus honnêtes rendue, après longs débats, qui disait que lesj juges detla cause seraient·tircs au sort dans les trois ordres. Alors, L.·C02·nelizts Léntulus Crus accusa Clodius : mais celui-ci fit marcher la corrups tion, et ûnalement se vit acquitté par Sl voix contre 25. Au débat, _ Cicéron avait comparu comme témoin, et son témoignage détruisuit un alibi provoque par Clodius : de là la haine implacable de celui- ' ci contre l’orateur (_Sch0l. Bobb. in orat. in Clad. et Curion. — Ascontus, in 0ral.'p1·o_JlIil.)] · . · ‘ .tCic. pro Rabin 10. « Ne voyons-nous pas souvent, en quete de n voluptés et de molles jouissances, des citoyens romains, des » jeunes gens dc la noblesse, et jusqu‘àf des sénateurs de haute · » naissance, loin de leurs jardins et de leurs villas suburbaines, se » montrant dans Naples, dans cette ville si populeuse, un lurban vw de soie (mitella) surlatète ? — Et Sénèque (Epist. 5l) ajoute au -» tableau., ll appelle Baia le « rendez-vous des vices (divcrsortum » witiorum) ».— Quelle nécessité d’yaller voir les gens ivres, llanaut » sur le rivage, les festins sur l’cau, et les lacs qui retentissent du n bruit des. symphouies, et tant d’autres excès 'qu’une luxure sans >w frein ni loi se permet, que dis-je, qu’elle al`tiche?» — Cf`. Tibull. 3. 5. —·,Ovid..Dea1·t. amandi,1. 255.] · . · .· . . ' . · _