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,, _`132 4 ` ·LlVR-E Vi CHAPITRE Xi A , artistes gastronomes en quête de mets élégants? l. Et quand les convives s’étaien`t gorges detant de mets divers, ` il fallait bien, pour ne point avoir d’indigestion, avaler . quelque von1itif,‘,ee qui ne clioquait personne ¤. Bref la . débauche en tout genre etait érigée en systeme, et large- , ment menée: elle avaitses professeurs, enseignant a la · jeunesse élégante la théorie et la pratique du vice. A quoi . bon insister plus longtemps sur cette variété monotone dans l’ignoble‘? La pas plus qu’ailleurs les Romains ne ·faisaient,preuve d'originalite: ils se bornaient à copier A monstrueusement; grossièrement, le luxe de l’0rient hel- L.,,,,cè,· lénique. Aussi bien que Saturne, Plutus dévore ses enfants. d" ‘*"°“· La concurrence en demande de tous ces objets stériles destinés aux besoins des grands eut pour résultat l’ex- · yhaussement inoui des prix-: bientôt furent engloutiesles ‘ Macrobe (Sattwn. 2, .9) nous a conserve_le menu du festin 63 av. J.—C. donne par Mucius Iientulus Niger (avant 691), ai son avènement au pontificat, ' festin auquel assisterent les autres pontifes, et · parmi eux, César [alors rcx sacmrum] , les Vierges vestales, plu- · . A 'sieurs autres prêtres, et quelques dames proches pareilles. _ ` A- ti `Entrées ·: les liérissons de mer : les huitres fraîches, a\ volonté : ' ' » les palonrdes et spondyles :les grives aux asperges, les poulardes ngrasses sur les pâtés d’huîtres et de coquillages : 'les glands de - » `mer noirs et blancs; puis encore les spondyles, les glycomnrides, \ » les oursins z les beos—figues; les filets de chevreuil; la cote de » porc; les volailles grasses saupouilrees de farine: les becs-figues; » les rnurcx et les pourpres. Service principal E les tétines de truie: » la hure de porc : les pâtés de poisson,` les pâtés de tétine de truie : · . » les canards : les sarcelles à l’etuvee, les lievres;` les rotis d'oi- _ » seaux : les petits fours au gruau : les petits fours du`·Picenùm. » , ·— Tels sont les festins des colleges sacrés dont Varron dit qu’ils ·f0nt a bruler l'enchère des·prix de toutes les delicatesses de la cui- » sine » (collcgiorum cœnm gum tune innumcrabilcs cxcandefa- ' _ récbant aimonam macclli. —De re rust. 3, 2.]. Ailleurs, dans une - t -satire, ilénumere, comme il suit, les mets' fins exotiques les plus _ recliercliés : « Paons de Samos : poules de Phrygie__:. grues de ·‘ ‘ » Mélos : chevreaux d’Ambracie`: 'thons de Chalcédoine : murenes » dn détroit dc Gades : poissons-ânes (?) de Pessinunte : huîtres et ~ ·'» moules de Tarente: esturgeons(?) de Rhodes : scares(?) de Cilicie: , t ‘ >> noix <le`Thasos : dattes d’Egypte : glands d’Espagne, » — *'[G:esar, dinant eliez Cicéron, boit et mange bien, et prend de Pémetique (ad Alt. 13. 52.).] ' .· ' _ · ·' _