Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/136

Cette page n’a pas encore été corrigée

l‘24 ` `~LIVRE V, CHAPITRE Xl le sens actuel du mol., Rome n’en a point, c’est le cas ordinaire dans toutersociété qui se fonde et s’achève avec l’institution' servile 1 l’ordre moyen, pour les Romains, et HOI1 SIIHS tttlôlqtlû 0,pp(LI`8llC8'Cl8 vérité, CC SOHE les I`lCllCS négociants, les riches propriétaires qui, soit manque de culture, soit culture suffisante, savent se renfermer dans leur sphère, et se tiennent éloignés des affaires publiques. Chez les premiers, j`en conviens, bon nombre d’atli·anchis , ou de parvenus s’abandonnaient au vertige et voulaient « professions et les manières de faire fortune, voici celles qui géné- « ralement sont tenues pour libérales, et celles qui sont vites. Et _ « d’abord on méprise tous les gains encourant la haine des- « tiers, les gains des receveurs de péage, ou des preteurs a usu1·e. « Illibéraux et vils sont les gains des mercenaires, et de quiconque u ou achete le bras et non l’art : le salaire ici n’est que la rétribu- ·« tion de la servitude. ll faut tenir pour vils ceux qui ne tratiquent « avec les marchands que pour aussitôt revendre : ils ne peuvent « faire de protits qu':) force de mentir: or, quoi de plus honteux que « l’imp0sture? Tout artisan fait œuvre vile: quoi de commun entre <« l’atelier et l'homme bien né? Encore moins faut-il preter estime « a ces métiers qui pourvoient a nos hesoins matériels : pochwrs, « poissmmiers, bouchers, oiseleurs, charcutiers, cuismiers! (Celarii, xt tzmii, coqui, fartores, piscatores, aucupes) , comme dit Téreuce « [Eon. 2, 3, 257.]. Ajoutez-y les pa1·fumw7·s, les baladins, et tous tg les teneurs de maisons de jeu. Quant'à 'ces arts qui supposent « plus de savoir, ou dont l’utilité n’est point à dédaiguer, la mede- « cine, l’a7·c/titecture, sciences qui· touchent aux choses honnetes, « ils siéent aux hommes dont la condition ne jure point avec eux. « Tout petit commerce est chose de bas étage : si le tralic est grand ' u et copieux, s’il importe de tous pays, s’il écoule les denrées par u masses et loyalement, il convient de n’en plus trop faire ti. Que « si meme le marchand rassasié de gains, ou plutôt simplement « satisfait, de meme que souvent de la pleine mer il a mis le cap . « sur le port, quitte cette fois le port et se retire dans ses champs · « et ses domaines, il_ a certes droit al tous nos éloges. Mais de tous « les moyens d’acquérir, l’agricuLture a mon sens est le meilleur, en le plus fécond, le plus doux, le plus digne de l’l1ommelil>re! »... Ainsi l’ho1mc'te homme, zi tout prendre, c’est le propriétaire foncier; le commerce n’est toléré que comme moyen d’aijriver au' but nnal, la science n’est qu’un métier à laisser aux Grecs, ou aux Romains de condition médiocre: ceux-ci par—elle achètent jusqu’à un certain point leur admission dans les cercles de la haute société. Ne trouve- t-on pas là tout entiere l’aristocratie.du colon-plamezw, avec une teinte marquée d’esprit mercantile, sous le vernis leger d’une cul- ture générale? `