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.VIEILLE RÉPUBLIQUE, NOUVELLE MONARCHlE' 1'11 A ‘ — Rome le _mal dépassait tout ce qui s’etait vu ailleurs. Nulle part dans le monde, pareilles, bandes d’esclaves, remplis- sant les palais de ville des grandes famillesou desopu- _ lents parvenus. Nulle part ailleurs, pareil assemblage de_ _ · foules serviles, réceptacleïdes peuples des trois conti- nents: Syriens, Phrygiens et autres semi-Hellènes, se coudoyant avec les Lybiens et les Maures,.Gètes·et Ibères, — . . mélangés avec les Gaulois et les Gcrmains, dont le flot ‘ allait grossissant l La démoralisation, compagne insépa- ' rable de l’esclavage, le contraste odieux de la loi positive et de la loi morale éclataient aux yeux. Passe encore pour » — le valet des champs, labourant enchaîné, comme le boeuf ` . sous le joug: mais quoi de plus ·vil que l’esclave·citadin - . 'a demi civilisé ou civilisé tout-à-fait, et se donnant de grands airs! Etque dire de cesarmées d’afi`ranchis, libres ‘ , - de fait ou de droit, ignoble cohue de mendiants ou d’enri- ` ` chis malaisés qui n’étaient plus serfs, et n’étaient point é citoyens, enchainés à leur patron par toutes les lois éco- nomiques et juridiques, et se targuant d’être hommes : · libres_? Les affranchis surtout pullulaient: ils venaient en , ville,· y trouvant mille sortes d’emplois faciles: lepetit . `. commerce, les petits métiers étaient presque exclusive- U · ment dans leurs mains. Leur influence, dans les élections » ' est maintes fois attestée: toujours au premier rang, à _ · l’émeute de la rue, c’est par eux d’ordinaireque le déma- _ gogue du _jour donne le signal: à son. mot d’ordre, leurs ' boutiques et leurs échoppcs sefcrment. Ce qui pisest, c’est pc,,,,,,,,,,,, ,que«le gouvernement, loin de lutter contre la corruption du peupledans Home, y poussait de toutes ses forces dans , 'Vintérét de sa politique égoïste. Une loi prudente avaitin- terdit le séjour de la~'ville à tout condamné pour crime A capital: par un honteux oubli, elle ne s’exécutait'plus. ll ` F y-allait de la sûreté commune asurveilier de près les asso- ‘ ciations`et les clubs populaires-: cette surveillancegelle avait.été, négligéedabord, et,,plus tard; on _l’avait pro- a clamée un crime de lèse-liberté (V11, p. 424). Les fêtes ` ·