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100 . — LIVRE V, CHAPITRE XI I · Régulièrement congédié à la fin de'son temps, le vétéran se transformait en colon rural. Enfin, et surtout, l?armée était tenue à distance de l’Italie et des grandes localités, principal théâtre de la vie civile et politique: le soldat actif allait là où, dans la pensée du monarque, était sa vraie place, à la station des frontières, et faisant front à l’cnnemi du dehors. Dans l’état·- purement militaire ,' vous trouvez toujours l’institution type d'uncj garde, largement organisée et privilégiée : elle n’existe point dans l’État de Jules_ César. Non que j’ignore' la formation d’une sorte de garde da corps · du général en · chef dans toute armée en campagne .(V. p. 466), mais, dans `le système de— César, la _ cohorte prétorierme demeure à l'arrière-plan: elle ne se compose guère que des officiers d’ordonnance, que des compagnons non militaires du chef. Rien là qui ressemble à une troupe spéciale d’élite, rien chez elle qui suscite la jalousie des soldats de la ligne. César, dans ses guerres, avait négligé l’usage d'une garde personnelle : monté sur le trône, il en_ voulut encorelmoins. Quoique entouré de ` meurtriers tous les jours, etle sachant, il refusa la motion du Sénat, qui lui offrait une garde noble. Des que l'apai- sement des choses le permit, il eongedial’escorte espa- gnole dont. il s’était fait suivre d’abord dans la ville : il ne garda que ses seuls licteurs, cortége traditionnel du magis- trat suprême romain 1. Une fois aux prises avec la réalité, il lui fallut sans doute abandonner une bonne part du programme de son parti et de celui de sa propre jeunesse, à savoir, l’établissement dans Rome d’un régime à la _ Périclès, édifié non sur le pouvoir du sabre, mais sur la seule eonfiance·du peuple; il se montra du moins fidèle, et cela avec une énergie sans egale dans l’histoire, à la pensée fondamentale d’une monarchie non militaire. ‘ Je veux que ce fût là un idéal impossible, encore nour- ‘ [Suet. Gees. 84, 86, App. B. civ. 2. 109.- Plut. Cœs. §»7.l