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GUERREDES GAULES 85· _ savaient que se gêner entre elles, il ne les renvoya pas; `mais au lieu de les mener à. l’ennemi, il voulut leur ' apprendre à se retrancher, à. marcher en ordre, à manœu- vrer g il leur enseignait que le soldat n'est point seulement fait pour se battre. Il demandait à. l’ennemi les leçons et , les exemples, adoptant le système des campements, ce grand secret de la tactique des Romains, par qui ceux-ci, ‘ en toute occasion, étaient supérieurs à leurs adversaires, ' ` et par qui la légion, aux avantages défensîfs de la forte- _ resse, réunissait les avantages offensifs de l’armée ` - d’attaque 1. Mais tous ces moyens, s’ils avaient pu réussir dans l’ile de Bretagne, aux villes clairement parsemées, à. · » la population rude, énergique, 'et concentrée sous une ' seule main, n’étaient-ils point un remède intolérable pour · les riches pays des bords de la Loire et leurs habitants · amollis, à. l’état d’éparpi]lement politique? Vercingétorix . . obtint du moins qu’on n’essayerait plus de défendre toutes ' les villes, ce qui_ était leur perte. On convint de. les _ détruire avant que l’ennemi se montrât devant leurs . . . murs, siqelles n’étaient point susceptibles de tenir 1 quant _ aux places solides, au contraire, toute l’armée les devait défendre. En cela_ le roi arverne faisait tout ce qu’il pouvait faire, enchaînant à la cause de la patrie les lâches et les retardataires par son inflexible sévérité, les cupides ` par ses_largesses, ses adversaires déclarés par.la con- trainte; usant de force ou de ruse et attisant le patriotisme A jusque dans les rebuts des hautes et basses classes. Avant que l’hiver ait pris tin, il se jette sur le territoire mman éduen, où César avait établi les Boies (p. 47) : comme "ils d° "’ ““°"°' étaientles seuls alliés sûrs de Rome, il importait de les ‘A Ceci n'était possible, a vrai dire, que tant que les armes offen- sives étaient l’épée et la pique. Dans le système moderne, ainsi que Napoléon Is" l’a excellemment démontré, la tactique romaine n’est plus applicable: avec nos armes offensives à effet prolongé, l’ordre . mince et déployé_ est préférable à l’ordre massé et profond. C’était le contraire au temps de César. [V. Precisdes guerres de Césdr, 5, 5. Le passageest tout entier cité·Hist. de G. ll, p. 221-223.]