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68 LIVRE V; CHAPITRE VII légions au point ou il est le plus étroitt. Ayant vu le rivage couvert de masses ennemies, il fit route plus loin; mais les · chars de guerre des Bretons eouraient sur terre aussi vite que les galères romaines voguaient sur les flots. Les légionnaires, protégés par leurs navires du haut des- _ quels les machines de jet et les javelots balayaient la plage, ne purent aborder qu’apres mille peines, tantôt marchant dans l’eau en face des Bretons, tantôt amenés à terre en ‘ La nature des lieux aussi bien que les expressions même dont · ( César se sert, démontrent que, pour descendre dans l'île, il était parti de l'un des havres de la côte, entre Boulogne et Calais. On a _ souvent tenté de ·préciser davantage, mais sans arriver au résultat cherché. Tout ce que les sources nous apprennent, c‘est qu‘à la première expédition, l'infan`terie s’embarqua dans un port, et la cavalerie dans un autre, ce dernier éloigné du premier de huit milles pas, en allant vers l‘est (B. G., 4, 22, 23, 28); c‘est uïà leur second passage, les Romains partirent de celui de ces deux ports que César'avait reconnu être plus commode (quo exporlu commodis- simum lrajeclum csse cognoveral.), l'Ilius porlus, dont on ne con- naît rien que le nom, placé a trente milles (selon les manuscrits de César, B. G., 5, 2); à 40 (= 230 stades) selon Strabon (4, 5, 2). qui certainement a demandé son renseignementà César. Celui-ci dit encore (4, 21), qu'il avait choisi a le trajet le plus court (brevis- simus in Brilanniam trnjcclus). r On peut raisonnablement induire de là qu'il franchit, non pas le canal en un point quelconque, mais , seulement le Pas-de-Calais même, sans d’ailleurs se fixer sur le point précis de la ligne mathématique la plus courte. lci, les diffi- ' , cultés n’ont point troublé la foi des amateurs de topographie locale. ' N'ayant en main ue des données incertaines, données dont la meil- leure se trouve éllnranlée, on le voit, par les variantes des chiffres, ils ont tenté d’arriver à dénommer l’endroit précis du passage : quantà moi, parmi les nombreuses indications plus ou moins plau- sibles, j’inclinerais davantage en faveur du port ]lius,, que Strabon (loc. cit.) désigne, avec toute apparence de vraisemblance, comme étant celui ou s’était embarquée déjà l’iufanterie, lors de la première expédition. Je placerais ce port à Amblclcusc, à l'ouest du cap Gris-Nez. La cavalerie alors se serait embarquéeà Ecale. (Wissanl), à l‘est du même promontoire; et l‘on aurait pris terre à _ l'ouest de Douvres, non loin de Walmer-Castle. [Les recherches topographiques étendues auxquelles s‘est livré en dernier lieu l'Em- pereur Na oléon Ill, l'ont conduità placer, avec beaucoup d‘autres critiques, le port Ilius, à Boulogne même. La seulement, à l'em- bouchure de la Liane, la flotte pouvait être concentrée; et Amble- lcusc, le port supérieur affecté à la cavalerie, est bien à la distance ' de huit millepas indiquée par César, Le point du débarquement est aussi placé par l'Empereur eutre Walmer-Castle et Deal. (On lira avec intérêt t_cute cette étude, ll, pp. 166-180, qui s’appuie en . outre sur_des considérations sérieuses déduites du mouvement des marées).] `