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APPENDICE 383 certain, c‘est que jusque sous les empereurs, l‘année mili- taire commencaitencore au 1·* mars : j’en ai ailleurs fourni la preuve, tiree de l’inscription d‘un bronze aujoui-d’l1ui conservé au musée Britannique'. On y lit que 16 soldats des cohortes des oigites de Rome, le premier entré au service le · 31 mai 199 (de l’ère chrétienne), le dernier le 13 fevrier 200, (mitites [acti) élèvent un autel au génie protecteur de teur cen- turic, reconnaissants qu’ils sont d’avoir été portés le 1•* mars . 203 sur la liste des ayants-part aux distributions publiques de blé (frumento pnblico incisi), c’est-à-dire,·.inscrits au role des ci- toyens romains. Nous trouvons d’ailleurs l'explication du fait dans un sénatus—consulte, cité par Ulpien *, aux termes duquel le soldat du droit latin reçoit la cité après trois ans de service dans les vigiles. Or les trois ans des 16 soldats ci- dessus prenant fin au 1** mars 203, on voit par la que sans se préoccuper de ce que l’année de l’entrée au service n’est pas complète, on la fait en tout état courir du 1·* mars 200. -- Donc l’annee.militaire va du 1°*mars à la fin de fevrier, et notre opinion se conflrme· encore par ce fait, que lorsqu‘il est fait mention d‘un-groupe de soldats entrés au service en- semble ou plutot dans la même année militaire, leur temps _ se place à cheval sur deux années consulaires°. · Naturellement, le jour effectif de l’incorporation du sol- dat et celui de son congé ne tombaient pas obligatoirement au 1** mars. Le magistrat, qui levait la troupe, fixait le jour de l’entrée, et quant au licenciement (mtssio), le soldat ou mieux le vétéran n’avait point salibertc ipso jure, il n’y acque- rait qu’un titre. Son sermentne lui permettait de quitter les ,démonstrative; nous savons d'ailleurs que le terme ordinaire des locations censoriales tombait au 15 mars (Rudorlï`, sur la loi agraire . Thoria, p. 65. 66. Cf, p. 54l; et que celui des baux à loyer lom· bait au 1** juillet tSueton. Tib., 35; cf. Orelli, 4, 324 : Brisson., · de form., 6, 66). Chez les auteurs du VIE siècle même, le 1·r mars n’est point indiqué comme terme spécial (V. Cato, de re rust., 149). Enfin n’oublions pas non plus .qu’alors la pratique du mois interca- laire rendait le comput annuel toutà fait impropre a la fixation des échéances dans l’<-Economie privée (Cf. Caton, der. rust , 150) : aussi ne le voit—on que fort rarement mentionné chez les écrivains) antérieurs à l'époque de César. ' ‘ Kellermann. viyil., n° 12. —— Qrelli—Henzen, 6752. — Voir Mommsen, Bullett. dell' Instit. 1845, p. 195. ·

  • Fragm. ,3, 5 : Esc Senatus consulto concessum est 'ei (Latino) nt

si triennio inter Vigites mititaverit. jus Quiritinm consequatur. “ Orelli-Heuzen. Inscr. 6863. —- Rénier, Inscr. de l‘Algérie, 19, 45, 46. `