Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/37

Cette page n’a pas encore été corrigée

u __'GUEPiPiE'DES-GAULES 33 " , la civilisation; ou tout au moins elles quittaient peua peu leurs habitudes capricieusement nomades. Mais ` plus avant dans l’intérieur, toutes les indications puisées _aux sources nous l’enseignent, l’agriculture cessait peu à peu, et les hordes germaniques ne se fixaient plus au , sol; Chose remarquable, à peine si alors, parmi leurs _ voisins occidentaux, un seul des clans du centre était connu par son nom patronymique : tous, on les rangeaît sous la dénomination commune de Suèves [Souabes : Suevij Suebi], c’est-à-dire « les errants », oude Mar- ` comans, c’est-à·dire « hommes de Landwehr » 1. Ces appellations, au temps de César, n’appartenaient point à · des nations distinctes, je le répète, quoiqu’en aient cru _ les Romains, et quoique plus tard elles aient eu souvent —ce caractère. Quand la Grande Nation se mit en mou- ` vement, les Celtes, les premiers, reçurent tout le choc. L C] » . . . tc . Néanmoins les luttes entre Germains et Gaulois pour. P,,,,;,,; Ã,,e'_ la possession des terres à l’est du Rhin, échappent com- d'°"° "“ I“‘"‘· plètement à nos regards. Ce qu’il« nous est donné de constater, c’est que, vers la fin du VII° siècle de Rome, tout le pays au-dela de la rive droite du Rhin était déjà ' ` — conquis sur les Celtes: les' Boïes, assis jadis,'paraît-il, dans la Bavière et la Bohême actuelles (V, p. 130), , . . · , . ¤ erraient desormais sans patrie, et la Foret-Noire elle- même, que les Helvétiens avaient aussi occupée (V, ibid.), ' ' Ainsi, très-vraisemblablement, les Suèves de César ne sont ` · autres que les Chattes àouûptlcs]; mais cette dénomination de Suèves, et au temps e César, at—longtemps après lui, fut de ` même donnéeàtoute tribu germanique àlaquelle pouvaits’appliquer la qualification de n_omade. Quesi, et il n’y a pas lieu d'en douter, le a roi des Suèvss n dont fparlent Pomponius Mela et Pliue (Hist. , n. 2, 67, 170) n'est autre qu’Ariovist, on aurait tort néanmoins d'en tirer la conclusion que ce chef était de nationalité Chatte: Avant ' Marbod, on ne voit nulle part en scène les Marcomans, en tant que peuple distinct: il est très-possible que le mot, jusque là, n’ait . point eu d`autre portée que ·celle indiquée par le sens étymologique, · la landwchr ou la milice des marches. Quand César (1, 51) nomme les Marcomans parmi les clans rassemblés dans l'arm,ée d’Ariovist, j’imagine qu’il a lui-même fait confusion, et adopté, mal à propos une simple désignation qualificative et générale, ainsi qu’il en était bien certainement des Suèves. · · . vn _ , A · 3 . ·