Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/302

Cette page n’a pas encore été corrigée

298`» LIVRE V, CHAPITRE IX ' , l’Adriatique, tous les ports et les îles dela côte orientale. On se demande, les choses étant ainsi, pourquoi César, au lieu de la voie de mer, n’avait pas pris celle de terre par l’Illyrie 1 ·: il évitait par là tous les dangers qui le mena- · çaient du chef de l’amiral ennemi, et pour ses troupes, ` revenant la plupart des Gaules, le chemin eût été plus courtque le détour par Brundisium. Sans doute, l’Il— lyric était affreusement rude et pauvre : mais, combien d’armées ne l’ont pas traversée peu apres! Et puis, était- — ce là un obstacle quidût paraître invincible au conqué- rant des Gaules? Sans doute, j’imagine, César a pu craindre que, pendant qu’il s’avancerait péniblement en ' contournant le fond de l’Adriatique, Pompée ne se jetât · avec_ toutes ses forces de l’autre côté de la mer, et renversant les rôles, n’allât occuper l’Italie, pendant » que son adversaire s’cnfonçait en Macédoine. Mais, chez Pompée, l’homme lent par excellence, un mouvementsi , brusque, un tel coup d’audace était-il bien à prévoir?2 _ Peut-être qu'en prenant son parti, César avait espéré. pouvoir réunir a temps une flotte respectable: peut-être _ · aussi ne connut—il le véritable état des choses, qu’a son retour d’Espagne, alors qu’il était trop tard pour modifier ses plans. Peut- être enfin ( Lrès—vraisemblablement, devrait-on dire, quand l’on songe à son génie plein d’ardeur et de rapide décision),tqu’il·céda, ce jour-la, à · l’irrésistible tentation qui s’ofl`rait de se jeter soudain, témérairement même, a la traverse du dessein de Pompée, _ et d’occuper ,à l’improviste la côterdc l’Épire, où, sous ‘ [a ll semble qu’il eût.mieux fait de les diriger (ses légions) par » l’lllyrie·et la Dalmatie sur la Macédoine. De Plaisance, point d'in- n tersection des deux routes, la distance est égale pour arriveren » Épire. Son armée y serait arrivée réunie : il n’aurait point eu â » passer la mer, obstacle si important, et (Emi faillit lui ètre si fu- » neste... v Napoléoni. Prec1s... ch. XI. o s. I, 2.]

  • [On y avait cru pourtant :' on lui prètait un grand dessein à la

Thémistocle (consilium Themùsloeleum). Maître de la mer, on est maître partout. Et Cicéron d'ajouter : e l\'avigabit.igitur, quum crit lempus, maœimis classibus, et ad Italiamacccdel (ad AN. 10, 8).]